La Commission Nationale des Droits de la Personne trouve son fondement constitutionnel dans le Protocole d’accord sur l’Etat de droit signé à Arusha, le 18 août 1992, entre le Gouvernement Rwandais de l’époque et le Front Patriotique Rwandais.
Ce protocole faisait partie intégrante de l’Accord de Paix d’Arusha qui constituait la principale composante de la Loi Fondamentale du Rwanda qui a servi de Constitution provisoire pour la période de transition (1994-2003).
L’article 15 de ce protocole stipule que « les deux parties conviennent qu’il sera mis sur pied une Commission Nationale des Droits de l’Homme. Cette institution doit être indépendante. Elle sera chargée d’examiner les violations des droits de l’homme commises par qui que ce soit sur le territoire rwandais, particulièrement par des organes de l’Etat et par des individus sous le couvert de l’Etat ou d’organisations diverses ».
La Loi n° 04/99 du 12 mars 1999 portant création de la Commission Nationale des Droits de l’Homme a été élaborée sur la base des principes de Paris relatifs aux institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’homme tels qu’ils ont été établis par la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies dans sa résolution n° 1992/54 et confirmés par l’Assemblée Générale dans sa résolution n° 48/134 du 20 octobre 1993.
Dans le premier article, alinéa premier de la Loi n° 37/2002 du 31 décembre 2002 modifiant et complétant la Loi n° 04/99 du 12 mars 1999 portant création de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, la dénomination a changée en « Commission Rwandaise des Droits de l’Homme ».
Plus tard, dans son article 177, la Constitution de la République du Rwanda du 4 juin 2003 a également changé dénomination de la Commission qui est devenue la « Commission Nationale des Droits de la Personne ».
La Commission Nationale des Droits de la Personne est une institution qui n’est pas limitée dans le temps et qui a vu ses pouvoirs renforcés par la nouvelle Loi n° 30/2007 du 6 juillet 2007 portant organisation et fonctionnement de la Commission Nationale des Droits de la Personne.
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Mission de la CNDP
La Commission Nationale des Droits de la Personne a pour mission générale de promouvoir et de protéger les droits de la personne. Elle est particulièrement chargée de :
- Eduquer et sensibiliser la population aux droits de la personne ;
- Examiner les violations des droits de la personne commises sur le territoire du Rwanda par des organes de l’Etat, des personnes agissant sous le couvert de l’Etat, des organisations et des individus ;
- Faire des investigations sur des violations des droits de la personne et saisir les juridictions compétentes ;
- Collaborer avec d’autres organes à définir les stratégies de prévention de violation des droits de la personne ;
- Sous réserve de l’indépendance de la Commission, réagir sur les rapports sur le Rwanda relatifs aux droits de la personne ;
- Etablir et diffuser largement chaque année et aussi souvent que nécessaire des rapports sur l’état des droits de la personne au Rwanda ;
- Donner des avis, sur demande ou de son initiative, sur les projets de lois relatifs aux droits de la personne ;
- Inciter les organes compétents de l’Etat à ratifier les conventions internationales relatives aux droits de la personne et à les intégrer dans l’ordre juridique interne ;
- Visiter les lieux de détention et s’assurer que les droits des personnes détenues sont respectés ;
- Indiquer aux organes compétents de l’Etat les mesures à prendre en cas de violations des droits de la personne en vue d’y remédier et de les réprimer conformément à la loi ;
- Collaborer avec les Commissions chargées des droits de la personne des autres pays, les associations nationales et les organisations internationales oeuvrant dans les activités de protection et de promotion des droits de la personne ;
- Inciter les organes compétents de l’Etat à soumettre à temps les rapports sur les conventions internationales et régionales ratifiées par le Rwanda.